vendredi 3 juillet 2015

CR de la conférence "L'innovation a ses secrets... partageons-les !"


Compte-Rendu de la conférence « L'innovation a ses secrets... partageons-les! » du 25 Juin 2015 par le G9+ en clôture du Salesforce World Tour
La conférence a évoqué plusieurs thèmes dont celui des complémentarités à développer entre start-ups et grands groupes
Intervenants :
- Bénédicte de Raphélis Soissan: PDG et Co-fondatrice de Clustree
- Stéphanie Delestre: PDG et Co-fondatrice de Qapa fr
- Yann Glever, directeur de l'innovation de Deloitte France
- Franck Nouyrigat, co-fondateur de Startup Weekend
- et Alice Zagury PDG de The Family, comme animatrice du débat

A retenir :
  •  Seniors/Jeunes, Homme/Femme : ces dimensions de la diversité disparaissent. Ce ne sont plus des enjeux
  • Start-ups/Grands groupes : c’est l’axe sur lequel développer des complémentarités
  •  L’avantage pourrait être entre les mains des grands groupes s’ils savent
o   apprendre à gérer leurs talents aussi bien que les diplômes
o   entretenir un doute sainement perturbateur sur la durabilité de leur modèle d’activité

De multiples formes de complémentarité à développer entre start-ups et grands groupes 

La taille des entreprises est une dimension de diversité qui mérite d’être mieux reconnue et exploitée. Mais ce besoin de chercher des complémentarités entre start-ups et grands groupes est-il ressenti aujourd’hui ?
  • Yann Glever assure que oui, citant le cas de Storms, outil de créativité que Deloitte France a présenté aux autres bureaux du cabinet en Europe. 
  •  Pas vraiment en France où la solidarité reste encore limitée, nous dit pourtant Stéphanie Delestre. « Impossible de joindre un grand patron. Ou alors, il faut se présenter après avoir décroché un contrat chez Google ! » alors que le Directeur du Port de Hambourg , par exemple, est prêt à recevoir sans a priori une jeune entrepreneuse.
Les grands groupes apprennent à regarder à l’extérieur

Franck Nouyrigat estime que peu de groupes remettent encore en question leur business model. Pourtant le taux de rotation au sein du CAC 40 reste très faible, ce qui démontre une capacité à résister aux menaces des nouveaux entrants. « Une grande entreprise est structurée pour exploiter un modèle d’activité », mais elle sait aussi acheter de la propriété intellectuelle, un produit, l’accès à un marché si nécessaire ...

Sur une note sainement discordante, Franck Nouyrigat nous affirme que « l’avenir viendra des grands groupes »,  « ils seront les leaders de l’innovation basée sur les talents ». 

Les grands groupes, source de talents pour les start-ups

Les intervenants se sont accordés à dire que les grands groupes savent mal gérer la diversité des profils :
  • Pour Yann Glever, « les grands groupes français manquent de créatifs ». Ils y sont écartés au profit des profils plus analytiques 
  •  De nombreux groupes affirment pourtant vouloir « s’inspirer de l’esprit entrepreneurial des start-ups, dit Bénédicte de Raphélis Soissan, mais ils ne savent pas le faire ». 
  •  Stéphanie Delestre a vécu la difficulté à intéresser les grands groupes tant qu’elle était domiciliée à Vitry-sur-Seine et qu’elle montrait son diplôme universitaire. Le jour où elle a pu afficher une adresse parisienne et un diplôme de l’ESCP sur son CV, elle a pu rentrer chez Bouygues.
Et pourtant, la sortie des profils atypiques peut être bénéfique :
  • Bénédicte de Raphélis Soissan note que, faute d’être reconnus, ces talents quittent les grands groupes pour tenter leur chance ailleurs, 
  •  C’est bon signe, assure même Franck Nouyrigat. « Il faut encourager les talents à quitter un groupe pour devenir à leur tour des entrepreneurs. De toutes façons, ceux qui veulent se lancer ne seraient pas restés. »
Le groupe conçu comme un révélateur de talents et la rampe de lancement pour les entrepreneurs ? Franck Nouyrigat propose une vision a priori paradoxale, stimulante  et finalement très humaniste de ces grandes structures très critiquées au cours de la discussion, considérées même comme « destructrices de l’amour du travail ».

Diversité Hommes / Femmes : le sujet est clos. Ou presque…
  • il y a maintenant 46% de femmes chez Deloitte, selon  Yann Glever et même 50% dans son Département Innovation, mais leurs études sur les grands groupes confirment les 20% d’écart sur salaires souvent évoqués, entre hommes et femmes. 
  •  Alice Zagury constate que moins de 10% des start-ups portées par The Family sont fondées par des femmes. 
  •  « La France est machiste mais ça va bouger », estime Franck Nouyrigat. Statistiquement, une boité créée en respectant la mixité homme/femme a plus de chances de réussir.
La prééminence du diplôme n’est plus universelle
  • Alice Zagury a l’avis le plus tranché : « Plus de différence entre un polytechnicien et un producteur », » Plus nécessaire d’avoir des diplômes et des millions», « la croissance crée des postes à pourvoir et, à l’avenir, on aura de moins en moins à montrer ses diplômes ». 
  •  « Surtout ne fais pas d’études », conseille de son côté Stéphanie Delestre à son neveu ! 
  •  Bénédicte de Raphélis Soissan croit aussi que « l’avenir est aux talents et non à l’exploitation des diplômes » 
  •  ... mais Franck Nouyrigat ne partage pas du tout ces positions. 
La pénurie de talents estompe les différences

La barrière de l’âge s’estompe aussi, bien que la moyenne soit de 44 ans chez les entrepreneurs, comme le souligne Franck Nouyrigat. 

Pour Stéphanie Delestre, l’écosystème efface les vieux clivages (Vieux/jeune, homme/femme). « Ça n ‘existe plus. Quand il y a pénurie de talents, tout bon profil est intégré. ». L’égalité est mesurée au résultat : « Ce qui compte, c’est ce que tu fais, c’est l’exécution, le produit, son résultat ».

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